L'approche
fortéenne des "faits maudits" n'est ni celle des "tenants"
ni celle des "sceptiques". Les premiers sont souvent persuadés
de l'existence ou de la véracité de certains faits ou de
certaines conceptions : les OVNI sont des véhicules spaciaux utilisés
par des extraterrestres, l'esprit humain a le pouvoir de tordre le métal,
etc. Les seconds sont persuadés, au nom de la raison et du bon
sens, que les premiers sont des idiots ou de dangereux personnages qu'il
faut combattre pour des raisons d'hygiène sociale, car c'est bien
connu, les pauvres gens sont toujours exploités par des charlatans
de toutes sortes.
Au final, on se retrouve dans une ambiance complètement pourrie où l'on
passe plus de temps à cracher sur ceux du camp adverse qu'à
se pencher réellement sur les phénomènes eux-mêmes.
On sombre rapidement dans une tragi-comédie de cours de récréation
dont l'effet ultime est toujours le même : détourner les spectateurs du massacre. Et donc, ces petits groupes sociaux (les sceptiques,
les ufologues, les parapsychologues, etc.) s'enferment de plus en plus
dans leurs croyances respectives, et telles de petites religions, on leur
voit naître des saints, des traîtres, des bons et des méchants,
des autorités et des imbéciles, des ouvrages sacrés
et des livres infâmes, etc.
Ah ! Qu'il est bon à côté de ces petites guéguerres
partisanes de s'imprégner de "culture fortéenne"
: là, sceptiques ou tenants se parlent, argumentent et parfois
même s'engueulent franchement, mais avec une passion commune et
communicative pour les anomalies étudiées. Au point même
qu'on ne peut guère plus classer les intervenants en tant que tenants
ou sceptiques.
Malheureusement cette approche-là n'a pas vraiment percé
en France, on n'y trouve pas d'équivalent au Fortean
Times ni d'ouvrages aussi rigoureux que les Fortean Studies...
Alors voilà, la liste de diffusion ALEPH est née, avec l'espoir,
très ambitieux, de devenir un foyer de culture fortéenne
de langue française.
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